Dans le contexte d’un resserrement des conditions d’accès au crédit, le déclenchement du conflit en Ukraine a amplifié la dégradation du marché et les achats de logements anciens ont ralenti depuis le début de l’année.
« Alors que les ventes d’appartements anciens ont lourdement chuté, notamment depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine, les prix ne reculent pas plus qu’auparavant dans les villes de plus de 50 000 habitants. Ainsi, en mars 2022, la hausse des prix se poursuit dans 93% des grandes villes. Tout au plus, peut-on noter que, dans le contexte d’une dégradation notable de la demande, une augmentation des prix de plus de 10 % ne se constate que dans 27 % des grandes villes, contre 30 % jusqu’en février dernier », Michel Mouillart, professeur d'économie, frics, porte-parole du Baromètre LPI- SeLoger.
Un désamour pour les grandes villes …
Les villes les plus touchées sont celles de plus de 100 000 habitants, boudées par les acquéreurs. Depuis la sortie de l’hiver, elles ont vu leurs tarifs grimper de seulement 0,7%, soit 2 fois moins que l’année dernière à la même période.
A Lyon, notamment, la demande se déplace de plus en plus vers Villeurbanne, Vaulx-en-Velin ou Vénissieux où la hausse des prix dépasse maintenant 15 % sur un an. Résultat, dans la capitale des Gaules, la propension au recul des prix signés se renforce de mois en mois depuis l’automne dernier et, désormais, la progression des prix n’est plus que de 0,5 % sur un an contre plus de 10 % au printemps 2021.
... au profit des campagnes et des communes péri-urbaines
Du côté des zones rurales, en revanche, l’effet « printemps » joue à plein. Avec 0,9% d’augmentation en un mois, ces secteurs explosent littéralement leurs performances printanières d’avant la crise sanitaire (+0,2% en avril 2018 et 0,1% en avril 2019). Une nouvelle poussée haussière qui confirme, une fois encore s’il en est, la nouvelle géographie immobilière née de l’épidémie.